« Qui veut noyer son
chien l’accuse de la
rage ». Manuel Valls, le
ministre de l’intérieur
vient de reprendre à son
compte la ficelle de
Guéant. Dans Libération,
il évoque les Roms,
dont les expulsions se multiplient, avec les insidieux amalgames
de son prédecesseur : « organisations criminelles, clans
familiaux, activités délinquantes [avec des] profits réinvestis à
l’étranger ». La totale ! Guéant boit du petit lait, la Marine se
pâme de bonheur. Et pour signifier aux Roms aussi que le
changement n’est pas pour demain, il pontifie que « la loi prévoit
l’éloignement vers leur pays d’origine des étrangers en situation
irrégulière [et] s’applique aux ressortissants européens
ne pouvant subvenir à leur existence après trois mois de
séjour », et que les « réponses premières sont d’abord à trouver
dans les pays d’origine ». Où sont les valeurs de solidarité, de
générosité, de fraternité, les valeurs des Constituants de 1789,
des Cassin, Jaurès ? Avec un tel discours, le gouvernement
perd son âme. C’est un docteur Faust pour l’extrême droite.