Ce qui caractérise le projet du parti socialiste récemment adopté par sa direction, c’est un niveau d’ambitions qui n’est pas à la hauteur des attentes populaires et un financement des mesures annoncées qui reste flou en ne s’attaquant pas réellement à la domination des marchés financiers.
Certes, le parti socialiste n’a pas pu ignorer les très fortes aspirations du mouvement social qui se sont exprimées durant l’année écoulée. Donc en terme d’affichage public, le projet du PS tente de faire écho aux revendications portées par les luttes populaires. Par exemple sur les salaires, il propose un SMIC à 1500 euros brut par mois à l’horizon...2012, soit une hausse annuelle de 3,3%, c’est à peine plus que les majorations actuelles. Il propose aussi l’abrogation de la loi Fillon, l’inscription du droit à la retraite à 60 ans, l’ouverture d’une négociation sur les retraites, la renationalisation d’EDF,...
Mais au delà de cet affichage des questions restent posées. Comment financer ces mesures ? Sont-elles vraiment efficaces et à la hauteur des enjeux d’aujourd’hui, commencent-elles à rompre avec ce libéralisme rejeté par 55% des électrices et électeurs à l’occasion du référendum du 29 mai 2005 ou se contentent-elles seulement à l’accompagner ? Sur le fond, la question des financements est la grande inconnue du projet socialiste. Car dire demain on rase gratis sans dire immédiatement comment financer une politique, c’est de la poudre aux yeux. Or, la sécurisation de l’emploi, l’autonomie des jeunes, le développement du service public d’éducation et de la recherche, tout cela coûte cher. C’est pourquoi il faut aller chercher l’argent là où il est. Ce que ne fait pas le projet du Parti socialiste. Battre la droite oui mais pour faire quoi et avec quels moyens ? La question reste posée. Aux citoyennes et aux citoyens d’investir ce chantier pour dire ce qu’ils veulent vraiment.