La dépêche
de l'Aube n°662 du Jeudi 30 mai 2002 | 
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Le
9 juin : faisons avancer les exigences du monde du travail !
Réinventer à gauche une alternative antilibérale et constructive |
A lélection présidentielle, vous avez été nombreux
à exprimer votre insatisfaction, voire votre exaspération. Dans notre
société, alors que le besoin de justice sociale, de respect, de droits des individus
est immense, les salariés, les ouvriers et les employés particulièrement, mais
aussi de plus en plus les cadres se sentent méprisés par le patronat, comme par
leurs gouvernants. Alors que vous voyez l'argent flamber sur les marchés financiers,
on vous demande toujours des sacrifices, on vous explique que vous êtes un coût
qu'il faut réduire en précarisant le travail et la vie : coût du travail,
charges sociales, coût des services publics, etc.
La gauche a déçu Vous aviez rejeté la droite en 97, mais la gauche
a à nouveau déçu. Retour de la droite, montée de l'extrême droite : toute l'Europe
est touchée. Cela ne montre-t-il pas le besoin d'alternative au libéralisme et
de nouvelles pratiques politiques ? En France, le PS n'entend pas, malgré le gauchissement
tout neuf de son discours, rompre avec sa politique de concessions majeures aux
diktats des marchés financiers, aux règles des grandes institutions libérales,
l'Europe du traité de Maastricht, l'organisation mondiale du commerce, etc. Il
faut réinventer à gauche, ouvrir une perspective nouvelle : antilibérale, sociale,
généreuse, citoyenne. Communistes ou pas, nous sommes nombreux à penser dans ce
sens. Donnons ensemble ce sens ambitieux au vote communiste. Une droite ultra-libérale
de revanche sociale La droite, avec Chirac et le MEDEF, veut aller plus loin
encore. La décision de réduire les impôts des plus riches en dit déjà long. Même
si elle tente encore de les masquer ou de les laisser dans le flou avant les élections,
ses projets sont clairs: privatisations de la SNCF, de la RATP, d'EDF-GDF, bradage
de la Sécurité sociale et des retraites aux assureurs et aux financiers. Les communistes
sont déterminés à s'opposer à ce projet ultralibéral ravageur. Une détermination
communiste renouvelée, ouverte et constructive Les communistes sont conscients
d'avoir été englobés dans la déception. Mais ils sont décidés, en écoutant, à
en comprendre les raisons et à en tirer les conséquences pour parvenir à être
cette grande force populaires anticapitaliste, le parti dont le monde du travail
a besoin : combatif, constructif, résolu à transformer la société. Les communistes
sont allés au gouvernement, malgré un rapport de force très favorable au PS, avec
l'objectif dêtre utiles. Mais, malgré ces efforts et quelques résultats,
c'est le sociallibéralisme du PS qui s'est imposé. Nous en sommes convaincus:
seule une politique visant à faire reculer la domination des marchés financiers,
la monarchie patronale, les privilèges de l'argent peut permettre de répondre
aux besoins de justice, de progrès sociaux et de paix. Les 9 et 16
juin, votez pour les candidat-e-s présenté-e-s par le Parti communiste, afin
de : Dresser un barrage infranchissable à l'extrême droite.
On ne fondera rien pour aujourd'hui et pour l'avenir sur la haine, l'exclusion,
le mépris des humbles et des  |
plus fragiles d'entres
nous. Le règne du fort contre le faible n'est pas un chemin de civilisation, c'est
une régression mortelle. Battre la droite, une nécessité pour
tous les salariés. Il n'y a rien à espérer d'un premier ministre ultra-libéral,
d'un ministre des finances licencieur, maître de forges. Cinq ans de revanche
antisociale seraient un drame pour notre peuple, pour tous les salariés.
Vous prononcer pour des choix correspondant à vos besoins et exigences. Quel que
soit leur résultat, vous aurez besoin des communistes, de leur influence, de leurs
députés pour se défendre et pour marquer des points. À l'Assemblée nationale,
les députés communistes sont et seront la seule force résolument antilibérale,
la seule résolument décidée à faire entendre votre voix. Réinventer
une gauche de résistance, de construction et d'espoir: Continuons à débattre et
à agir ensemble pour construire du neuf.
Quatre grands
axes de la politique que proposent les communistes
1. lutter contre la mondialisation libérale : dégager la politique
européenne du modèle libéral, renégocier le traité de Maastricht, agir pour réorienter
la politique de la BCE, du FMI et de la Banque Mondiale en faveur de l'emploi
et du développement, annuler la dette des pays pauvres, instaurer une taxe de
type Tobin sur les transactions de devises. 2. démocratiser la société
et l'entreprise : faire reculer la monarchie patronale, promouvoir une
vraie démocratie sociale ; des pouvoirs nouveaux d'intervention et de proposition
des salariés et des comités d'entreprise dans la gestion des entreprises et des
groupes; de nouvelles règles de négociations, fondées sur le principe de l'accord
majoritaire. 3. faire de la justice sociale et de toutes les sécurités
sociales un moteur de l'économie : une nouvelle dynamique salariale, à
partir de l'augmentation du SMIC, des bas salaires et des minima sociaux ; réforme
des 35 h pour assurer à tous le droit à la RTT sans aggravation des conditions
de travail, ni mise en cause du pouvoir d'achat; une nouvelle sécurité, d'emploi
et de formation: droit tout au long de la vie à un parcours choisi, alternant
emploi stable et bien rémunéré et bonne formation choisie et qualifiante; droit
à la retraite pour tous à 60 ans après 37,5 annuités; amélioration du droit à
la protection sociale et augmentation des moyens des hôpitaux, arrêt des privatisations
et de la libéralisation, extension des services publics 4. mobiliser l'argent
autrement : transformer toute la logique de financement de l'économie
avec de nouveaux buts sociaux ; réorienter l'argent de entreprises (profits),
des banques (crédit), de l'Etat et des collectivités territoriales (fonds publics)
pour mieux produire, développer l'emploi, et partager équitablement les richesses
nouvelles. C'est ce projet que les communistes ont la volonté de construire,
dans un rassemblement de gauche respectueux de toutes ses composantes, dégagée
de l'hégémonie sociale libérale | |
Elections
législatives - le 9 juin :Faites-vous entendre,Votez pour les candidats du PCF.
Il faut écouter le message des urnes en répondant
aux attentes sociales |
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Anna Zajac 1ère circonscription |
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Jean-Pierre Cornevin 2ème circonscription |
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Joë Triché 3ème circonscription |

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Agenda
de campagne
1ère circonscription
Bar-sur-Aube Rencontre-débat Vendredi 7 juin à 18 heures Salle
de spectacle Brienne-le-Château Rencontre-débat
Jeudi 6 juin à 20 heures Préau de lécole militaire | 2ème
circonscription Bouilly Réunion publique
Lundi 3 juin à 20 heures Salle de la Mairie Saint-André-les-Vergers
Réunion publique Mardi 4 juin à 18 heures 30 Galerie de Saint-André
Troyes Réunion publique Mercredi 5 juin à 18 heures
30 Salle du Banian à Troyes Bar-sur-Seine Réunion
publique Vendredi 7 juin à 20 heures 30 Mairie de Bar-sur-Seine | 3ème
circonscription Villenauxe-la-Grande Réunion
publique Lundi 3 juin à 20 heures Mairie de Villenauxe-la-Grande
Point de rencontre sur le marché Vendredi 31 mai Nogent-sur-Seine
Réunion publique Mardi 4 juin à 18 heures 30 Salle du théâtre
Point de rencontre sur le marché Samedi 1er juin Sainte-Savine
Réunion publique Mercredi 5 juin à 18 heures 30 Salle de La Chapelle du
Parc La Chapelle-Saint-Luc Réunion publique
Jeudi 6 juin à 18 heures 30 Espace Brossolette à La Chapelle-Saint-Luc |
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Chaource
est une commune rurale peuplée de nombreux immigrés. Elle a donc voté Le Pen,
le politicien qui lave plus blanc. On trouve, en effet, dans ce chef-lieu de canton,
tout de suite après larrivée des chats et des ours, un solde migratoire
terrifiant dorigine polonaise, russe, italienne, avec des noms qui se terminent
en ski, en wald, en noff, en cchia, et avec desnoms comme ça, ça se termine souvent
mal(1). Les Français de souche, les Lefèvre, Dupont, Ecole primaire, Meubles Robert,
se sentent mal à laise devant cette invasion qui sent la choucroute et le
Parmesan pas frais. Aussi, après des années de souffrance, ils se sont donné
un maire tolérant, un peu guérisseur sur les bords et tellement compréhensif quil
«comprend» le vote Le Pen. Il pense que ce sont les consultations (!) des maisons
secondaires (souvent très secondaires) par les manouches (on écrit «gens du voyage»),
augmentées de la fermeture de lusine Devanlay qui ont provoqué cette réaction.
Un peu comme une urticaire électorale ou plutôt une syphilis, maladie de nouveau
à la mode. Si cest la liquidation de lusine qui est en cause, conséquence
de la délocalisation et de la recherche effrénée de profit, il faudrait admettre
que les électeurs du FN sont des révolutionnaires en puissance. Le Pen anticapitaliste
? Je mégare ! Et le maire, du même coup, serait un rouge sans le savoir.
Non, car la peur avouée du premier magistrat vient des voix d¹extrême-gauche !
Incohérence totale, sauf si son calcul est de flatter et de préserver cet électorat
lepéniste en errance. Comme quoi, à électeurs versatiles, maire incohérent.
Que les Chaourçois se rassurent et leur maire avec : peu de communes en France
ont échappé à la maladie. Mais pour la guérir, il faudrait des élus courageux,
engagés, pugnaces, vraiment démocrates comme ceux de Saint-Mards-en-Othe dont
le Conseil na pas hésité à publier un communiqué appelant à un vote républicain
anti Le Pen. Ça na pas beaucoup changé le résultat mais ça a nourri l¹espoir
et changé lesprit. Jean Lefevre (1)
Le nom, bien sûr. |
Alternatif
Elle était drôlement contente ma voisine que je parle d'elle
dans la Dépêche, sauf que je n'ai pas de fille, mais un garçon de 15 ans, elle
me dit en rigolant, en plus du grand qui a travaillé à la Poste. J'ai voulu maquiller
un peu votre cas, j'avoue. On ne sait jamais ! Oh ! je n'ai pas peur du tout et
le fond, c'est tout à fait ça, elle ajoute. Mais vous savez, si j'ai du mal à
y arriver, c'est sûrement que je ne sais pas compter. Rassurez-vous, vous êtes
des milliers à tirer le diable par la queue, je lui dis. Mais est-ce que ça rassure
de savoir qu'on est des milliers à avoir les mêmes embrouilles, les mêmes maladies,
les mêmes accidents, les mêmes paies qui finissent à peine au bout de trois semaines.
Je ne suis pas jalouse des RMIstes ou des chômeurs, mais, au bout du compte, on
est au même niveau. Est-ce que c'est ça mettre en valeur le travail, cette denrée
si rare à ce qu'il paraît ! On pourrait échanger notre situation par exemple.
Au lieu d'un boulot continu pour l'un et le chômage continu pour l'autre, on ferait
un mois de repos, un mois de boulot chacun. Ça serait le boulot alternatif, comme
le courant Malicette |
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La mondialisation
capitaliste nest pas la fin de lhistoire. Non,
M. Bush, le monde ne vous appartient pas ! |
Une chose est de rendre hommage aux soldats américains morts
sur les plages de Normandie. Une autre de sincliner et de se résigner à
la politique agressive et dominatrice, au mépris des peuples et du droit international
de ladministration de M. Bush. Il ne peut en être question. G. Bush
se targue de représenter laxe du Bien, mais il prétend navoir
de comptes à rendre à personne. La protestation contre cette prétention à régir
les affaires du monde selon les seuls intérêts de lAmérique et des lois
du marché nest pas acceptable. Il faut que sexprime haut et fort le
refus de cet ordre mondial dominé par les plus puissants. Il faut que lon
y oppose la volonté dun autre monde possible. Tout faire pour le
désarment et la paix Il faut dire non à une conception qui
donne la priorité aux interventions militaires, décidées unilatéralement au mépris
des règles internationales, et qui visent, en réalité, à étendre partout une hégémonie
militaire, économique et politique. La lutte contre le terrorisme, au contraire,
appelle des réponses sociales et politiques dans le respect du droit et des institutions
internationales. Les communistes refusent cette stratégie interventionniste et
ce discours de guerre et de croisade du Bien contre le Mal qui alimente tous les
extrémismes. Les communistes disent non aux projets de défense anti-missiles
et à la nouvelle doctrine américaine qui banalise lusage de larme
atomique. La France doit sopposer avec fermeté et ne pas se laisser entraîner
dans une course folle à linflation des budgets militaires. Il a y bien dautres
priorités. Imposer le respect des grands traités Le refus des USA
de signer le protocole de Kyoto sur leffet de serre, de signer les traités
dinterdiction des mines antipersonnel, de ratifier le traité dinterdiction
des essais nucléaires et la création de la Cour pénale internationale, mais aussi
la poursuite du scandaleux blocus contre Cuba, sont inacceptables et révélateurs
de leur arrogance et de leur mépris des règles et de 
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lintérêt commun.
Dans le même temps quils se présentent comme comme les plus ardents dans
la croisade pour le libre-échange de la mondialisation capitaliste
et ultra-libérale, le président Bush multiplie les mesures protectionnistes. Ainsi,
non seulement les Etats-Unis prétendent dicter au monde les règles du jeu, mais
ils sen éxonèrent quand ça les arrange ! Démocratiser durgence
les relations internationales Après le 11 septembre, sest exprimée avec
sincérité notre émotion et notre solidarité avec le peuple américain. Sengagea
alors un débat aux Etats-Unis même, et dans le monde sur les causes profondes
de tels actes, sur leur signification et les leçons à en tirer ; mais aussi sur
labsolue nécessité dune démocratisation urgentes des relations internationales.
Georges Bush junior y a vu un blanc seing pour des interventions militaires
tous azimuts, comme aujourdhui contre lIrak et dautres pays.
Notre monde va à la catastrophe si on laisse sétendre ce nouvel impérialisme.
Un autre monde à construire Les forces existent dans le monde pour
le faire reculer. Les peuples, les mouvements sociaux et citoyens, les Européens
et la France ont le devoir de dire aujourdhui leur propre conception du
monde, leurs inquiétudes, leur refus absolu de toute attitude hégémonique. Lavenir
de lhumanité, de la paix, se jouent dans notre capacité à faire entendre
un autre message, à construire une alternative. Oui, M. Bush, un autre monde que
celui de vos rêves impériaux est possible. Un monde de paix, de justice, de démocratie
et de solidarité. Cest cette alternative à laquelle veulent contribuer les
communistes. Non, la mondialisation capitaliste nest absolument pas la fin
de lhistoire ! |
Textile
- Habillement - Cuir. Les dérives de la mondialisation |
La découverte d'un véritable camp de concentration textile
à Saipan, dans un bout de territoire américain du Pacifique, doit interpeller
tous les gens de bon sens. Vingt-cinq des plus grands groupes textiles américains,
dont Levi Strauss, Calvin Klein, Gap, etc, ont parqué des centaines de salariés
dans des dortoirs soumis au couvre-feu. Dans ces ateliers de production textile
entourés de fils de fer barbelés, les ouvrières doivent s'engager à ne pas quitter
le camp, à ne pas travailler ailleurs, à ne pas avoir de relations sexuelles.
On a du mal à y croire et pourtant les réalités sont là et désormais connues publiquement.
Au 21e siècle, cela apparaît à peine croyable et pourtant ce type de travail immonde
existe dans plusieurs continents de la planète, toutes les règles concernant le
droit du travail, l'environnement sont piétinées au nez et à la barbe des acteurs
politiques, économiques et sociaux du monde entier. C'est là un des visages insoutenables
de la mondialisation d'aujourd'hui. Comment s'étonner, dans ces conditions,
de cette large répulsion qui gagne la monde du travail sur une mondialisation
qui s'emballe au mépris des règles humaines les plus élémentaires ? Dans les groupes
découverts à Saipan, certains, tel Levi Strauss, avaien 
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t pourtant signé
avec les syndicats français un Code de bonne conduite. C'est dire le mépris de
ces groupes à l'encontre des salariés et des organisations syndicales. Faut-il
rappeler que Levi Strauss a fermé, il y a quelques années, les portes de son usine
de la Bassée (59), licenciant 514 personnes. Deux ans après, très peu de salariés
ont retrouvé un travail, comme c'est le cas aussi à Cellatex, Myris, Bata ou ailleurs.
Tous ces groupes de textiles ou de chaussures en activité en France ont pratiqué
massivement les délocalisations de productions à l'étranger, saignant l'emploi
des régions françaises. [...] La déshumanisation grandissante du travail et des
rapports sociaux en France et partout dans le monde est inquiétante. Ces violences
liées à l'exploitation méritent une réponse cinglante du monde du travail, des
associations, du BIT, de l'Europe, des gouvernements. Il faut, pour le moins et
assez rapidement, mettre en France, un frein sérieux aux délocalisations sauvages
à l'étranger et imposer des normes sociales minimums au plan mondial.
Commission exécutive fédérale CGT - THC
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