La dépêche de l'Aube n°824
du Vendredi 8
juillet 2005
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L'hôpital de
Troyes dans l'impasse financière
Le gouvernement fait payer les aubois
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Pierre Mathieu, vice-président du Conseil régional,
membre du conseil dadministration de lhôpital
a rendu publique lors dune conférence de presse la
grave impasse financière dans laquelle se trouve lhôpital
de Troyes.
Étranglé financièrement depuis plus de vingt
ans par les politiques de maîtrise comptable, l'hôpital
public n'a plus les moyens de répondre à ses missions.
Les personnels de santé ont alerté avant la canicule.
Après la canicule ils ne sont toujours pas entendus. De
Villepin remplace Raffarin, les ministres de la santé se
succèdent mais les moyens nouveaux narrivent pas.
Fait plus grave, les plans d'austérité et de démantèlement
se poursuivent. Lhôpital de Troyes en est une parfaite
illustration.
Les élus communistes, notamment par laction de MF
Pautras ont maintes fois dénoncé la sous-dotation
financière de lhôpital de Troyes et les implications
directes quengendrent pour la population le manque de personnel
et le manque dinvestissement (par exemple aux urgences).
Aujourdhui, Pierre Mathieu nentend pas cautionner
cette situation qui va avoir des conséquences financières
directes pour les aubois. Il a refusé en compagnie de Marc
Bret, lautre élu de gauche siégeant au conseil
dadministration, de voter le budget supplémentaire.
La nouvelle ré-duction des crédits de lEtat
fait quaujourdhui lhôpital de Troyes est
face à une impasse financière de 4 millions deuros.
Pour pouvoir boucler son budget, le conseil dadministration
a demandé à lEtat, par lintermédiaire
de lAgence régionale de lhospitalisation (ARH)
une dotation complémentaire de 8,6 millions deuros.
En échange d'une prise en compte partielle de cette situation
à hauteur de 3,3 millions deuros, l'ARH demande de
nouvelles mesures pour limiter le déficit.

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Or, pour faire face à
cette situation lhôpital avait déjà
augmenté au 1er juin son prix de journée. Un million
deuros seront dégagés par ces recettes supplémentai-res
: augmentation de 38% en médecine et hospitalisation de
jour, 23% en chirurgie. Le forfait SMUR a été relevé
de 43% etc
Est-ce que les prix vont encore être augmentés
? Cest une des questions que pose Pierre Mathieu et qui
la décidé à mettre cette affaire sur
la place publique. Il faut savoir, a-t-il déclaré
: « que le prix de journée nest pas couvert
totalement par la sécurité sociale et quune
partie reste à la charge du patient ou de sa mutuelle lorsquil
en a une ».
Linsupportable silence de F. Baroin
Confronté à un problème identique, le conseil
dadministration de lhôpital de Charleville-
Mézières, dont la présidence est détenue
par une élue de gauche, a refusé de voter son budget.
A Troyes où cest F.Baroin qui est président
du conseil dadministration de lhôpital il en
va tout autrement Son silence est assourdissant. Ce dernier, bien
sûr ne souhaite pas déjuger la politique de lUMP
et du gouvernement et préfère taire les difficultés
budgétaires de lhôpital des hauts-clos et faire
payer la note une nouvelle fois à la population auboise.
La prise de position de Pierre Mathieu va-t-elle permettre dimpulser
une réaction des personnels de lhôpital et
de la population auboise afin de débloquer cette situation
?
Les communistes aubois quant à eux vont poursuivre leur
action pour obtenir des moyens financiers et humains supplémentaires.
Mais le moyen le plus sûr de stopper le démantèlement
de l'hôpital public et d'assurer le développement
de l'ensemble de notre système de santé est d'inverser
par les luttes et les urnes la politique capitaliste mise en uvre
par les gouvernements qui se sont succédé depuis
plus de vingt ans.
JPC
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Au
royaume de Tony Blair
Le marché est roi
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Après le coup déclat du sommet de Bruxelles
sur le budget européen, Tony Blair a présenté
devant le Parlement européen son programme pour la présidence
de lUnion ces six prochains mois.
On notera au passage que c'est le chef du groupe conservateur, où
siègent les députés UMP, qui lui a adressé
le soutien le plus net.
La rhétorique blairiste qui consiste à se présenter
comme le champion d'une "Europe des réformes",
un "modernisateur" empressé, nous est en fait très
familière. Il s'agit sous une avalanche de vocabulaire de
nous vendre l'accélération du modèle libéral.
Le chef du gouvernement britannique a depuis longtemps choisi son
camp, laissant sur le bord de la route nombre d'électeurs
travaillistes dans son pays. Si l'Europe veut avoir un avenir, si
elle veut sa place au soleil de la mondialisation capitaliste, elle
doit être compétitive, ne pas alourdir les entreprises
de charges, flexibiliser le marché du travail. On connaît
la chanson
et le résultat. Au royaume de Tony Blair,
le marché est roi et les pauvres sont nus ! C'est le modèle
défendu par tous les libéraux d'Europe qu'il est venu
plaider à la tribune du Parlement européen. Rien de
bien neuf là-dedans.
L'habileté de Blair est ailleurs. En prenant peut-être
plus vite que d'autres la mesure du désaveu populaire qui
frappait la constitution et le modèle libéral qu'elle
entendait sacraliser, Blair a tout de suite renoncé au référendum
prévu dans son pays. Il se mettait ainsi à l'abri
de la sanction infligée. "Dans combien de pays un référendum
sur la constitution peut-il être gagné aujourd'hui
?" reconnaît-il. Et d'en tirer la conclusion qui paraît
s'imposer : "Le pire serait de continuer comme si rien ne s'était
passé." Mais en réalité Blair ne propose
aucun changement de cap. Tout juste un changement de leader, de
méthode et de rythme. Il se présente comme le recours,
profite de la faiblesse de ses rivaux, tente au passage de conforter
la force de frappe financière de ses marchés et réactive
un clivage apparu au moment de la guerre en Irak entre la Vieille
Europe, celle qui refusait d'emboîter le pas aux Américains,
et la nouvelle Europe, celle qui pense être récompensée
en jouant à fond le jeu d'un capitalisme mondialisé
et décomplexé.
L'opération est aujourd'hui plus dangereuse qu'elle ne le
fut alors. Car, à l'époque, les gouvernements qui
refusaient la guerre étaient portés par la voix des
peuples d'Europe, massivement opposés à l'aventure
américaine. Cette fois, c'est le contraire. Les gouvernements
français et allemand nient le message populaire, se paralysent
eux-mêmes, offrant à Blair un espace inespéré.
Le dirigeant britannique tente de s'engouffrer dans la brèche,
maquillant son projet libéral derrière une alternative
tronquée : ou changer ou ne pas changer. Comme s'il ne nous
restait à choisir qu'entre le surplace libéral de
Chirac et l'accélération libérale de Blair.
En vérité, l'un comme l'autre occultent le sens et
la portée réels du message adressé par les
électeurs français et néerlandais. L'Europe
sociale réclamée a un contenu : non pas n'importe
quels emplois pour n'importe quels revenus, mais de vrais emplois,
correctement payés ; non pas des services sociaux au minimum,
mais des systèmes de protection sociale de qualité,
non pas la compétitivité à tout prix, la jungle
sociale, mais un développement solidaire qui tire les salariés
de tous les pays vers le haut.
Blair veut nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Jouant
de la cécité de nos dirigeants, il pense le moment
venu de se faire adouber chef de l'Europe au nom de la célèbre
maxime : au royaume des aveugles, les borgnes sont rois. Blair oublie
une chose. Si tant d'électeurs ont dit deux fois non au projet
de constitution, c'est précisément pour échapper
à ce marché de dupes
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...LE TROU CHAMPENOIS
Depuis quelques mois, des archéologues grattent et creusent
place de la Libération, face à la Préfecture.
Rien de plus normal que de fouiller notre sol pour y découvrir
les traces de nos ancêtres. Mais là, c'est un véritable
festival qui va de découvertes surprenantes en trouvailles
extraordinaires. Les Troyens ont vécu dans cet endroit depuis
de siècles. Ils ont construit sanctuaires, églises
et bâtiments les uns sur les autres et enterré leurs
morts par centaines. Le passé est enfoui là. C'est
plus qu'un trou, c'est la caverne d'Ali Baba de l'histoire.
La raison de ces fouilles ? - Les édiles troyens veulent
une ville moderne, active, commerçante, avec bagnoles enterrées
: Troyes se doit d'être une mégalopole, pas un trou.
Alors on construit de nouveau un parking souterrain, un mégaloparking
à six niveaux. Du coup il faut gratter et creuser jusqu'à
l'âge de pierre.
Mais creuser, c'est faire un trou, au réel et au figuré.
Et ce trou noir augmente au fur et à mesure que les machines
remontent le temps. Le trou se creuse de plus en plus. La dépense
grandit. Elle fait son trou. Les travaux sont passés de 10
à 15 millions d'euros. Mauvais calcul prévisionnel,
oubli malencontreux de travaux obligés, trou de mémoire,
je ne vois que ça. Pour 500 places environ, faites le compte,
la place de parking monte à près de 40 000 euros pièce.
N'est-ce pas la découverte la plus extraordinaire de ces
fouilles ? Résultat, le contribuable moyen va devoir fouiller
ses poches pour payer ces places somptueuses, même s'il n'y
stationne pas.
Le trou champenois, imité du trou normand, c'est ce qu'on
prend pour faire couler un bon repas. Mais dans ce cas, le trou,
il est plutôt du genre "étouffe-chrétien"..
Malicette.
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Avec
la victoire du Non le peuple a dit «ça suffit»
à la déferlante libérale qui ravage lEurope
et la France.
Les quatre priorités du PCF
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Faire respecter le choix du peuple français
avec la pétition.
La rencontre nationale à Nanterre des 900 collectifs unitaires
pour le Non a décidé de poursuivre laction,
tout comme la rencontre européenne à Paris où
200 participants venus de 19 pays ont décidé de lancer
une pétition à léchelle de lEurope.
Amplifier la riposte contre loffensive
anti-sociale, la recomposition idéologique et populiste du
gouvernement de Villepin et de son ministre de lIntérieur,
président de lUMP.
Forger à gauche une majorité
populaire pour changer la vie. Un rassemblement populaire majoritaire
capable de sopposer immédiatement aux projets de la
droite, du Medef et douvrir une véritable alternative
politique antilibérale à gauche.
Le Parti communiste se donne une grande ambition
de reconquête et de déploiement pour faire face à
ses responsabilités. Fiers dêtre à gauche,
ses adhérents-es iront à la rencontre des hommes et
des femmes pour présenter ses propositions et leur proposer
de sengager dans le Parti communiste. !
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Droit
de lhomme
Le préfet veut renvoyer lopposant politique dans
les prisons de Kabila
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Mopango Bomolo, militant de lUDPS(1) opposant au régime
du Président Kabila, a fui le Congo (Kinshasa), après
avoir été détenu dans des conditions inhumaines
et après avoir subi de graves violences et agressions sexuelles
constatées par lAVRE(2) à Paris.
Mopango Bomolo a cherché refuge en France pour se reconstruire,
échapper à la délation, aux trahisons, à
l'absence de justice
Aujourd'hui, ce pays est toujours en proie à des luttes
d'une rare violence (le ministère des affaires étrangères
français déconseille "formellement" tout
voyage dans ce pays !).
Toutes raisons qui permettent de comprendre que Mopango Bomolo
ait fui cet enfer où la peur l'emporte sur l'espoir
Mopango Bomolo, en France depuis 5 ans, a construit une famille.
Il vit avec Madame Imbaya depuis 2001, leur fils Samuel est né
à Troyes le 12 octobre 2001. Ils ont eu ensuite deux jumeaux,
Daniel et Emmanuel nés à Troyes le 8 septembre 2004
(enfants prématurés très fragiles)
M. le Préfet de l'Aube reconnaît l'existence d'une
vie privée et familiale réelle et stable, mais qui,
selon ses propos, ne serait pas "suffisamment inscrite dans
la durée" pour permettre une régularisation
de la situation administrative.
Il a donc refusé une autorisation de séjour et pris
un arrêté de reconduite à la frontière
à l'encontre de Mopango Bomolo. Le tribunal administratif
de Châlons-en-Champagne a rejeté le recours de Mopango
Bomolo au motif que selon les pièces du dossier l'intéressé
serait "sans être aucunement contredit, déjà
marié avec une ressortissante congolaise dont il aurait
deux enfants qui ne résident pas sur le territoire français".
Cet argument s'appuie sur les faux papiers dont s'est servi M.
Bomolo pour fuir son pays.

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Le tribunal administratif
de Châlons-en-Champagne a rendu son jugement sans vérifier
l'authenticité des documents et la véracité
de ces faits, mais également, sans la présence ni
de M. Bomolo, ni de son avocat qui ne pouvaient donc pas contredire
les arguments avancés par le tribunal.
L'éloignement de Mopango Bomolo aurait pour conséquence
de le séparer de ses trois enfants et de les priver de
père. Ceci est contraire aux dispositions de l'article
3-1 de la convention internationale des droits de l'enfant aux
termes desquels "dans toutes les décisions qui concernent
les enfants, qu'elles soient le fait d'institutions publiques
ou privées de protection sociale, des tribunaux, des autorités
administratives ou des organes législatifs, l'intérêt
supérieur de l'enfant doit être une considération
primordiale".
Depuis l'arrestation de son père, le petit Samuel âgé
de 3 ans et demi, scolarisé en classe maternelle est traumatisé
: il a très peur à la vue d'un uniforme.
De plus, le retour au Congo de M. Bomolo constituerait une mise
en danger de sa vie. Le rôle de l'administration française
ne peut pas être d'apporter sa contribution à la
production d'orphelins. Rappelons que, selon Amnesty International,
la guerre a déjà fait plus de deux millions de morts
en RDC depuis 1999.
Aujourd'hui, Mopango Bomolo est libre (mais profondément
choqué et traumatisé, il se cache), le juge des
libertés de Meaux a constaté que la procédure
de rétention administrative ordonnée par le Préfet
de l'Aube était irrégulière. Cependant la
menace de reconduite au Congo est toujours présente.
La mobilisation a commencé à porter ses fruits,
elle se poursuit pour exiger du préfet de l'aube la délivrance
d'une autorisation de séjour et l'abrogation de l'arrêté
de reconduite à la fontière.
Anna Zajac
(1) Union pour la Démocratie et le Progrès
Social.
(2) Association pour les Victimes de la Répression en Exil.
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RACHI RACONTÉ AU PUBLIC
Raconter Rachi, sa vie, son uvre, il y faut du jugement
et du cran. C'est ce qu'a réussi Evelyne Loew en écrivant
une pièce de théâtre que Danielle Israël
(Cie Théâtr'âme) a su mettre en scène.
Déjà jouée à Saint-Julien, elle avait
mercredi dernier l'honneur de la grande et prestigieuse salle
de la Médiathèque troyenne. (1)
La difficulté du propos tient au fait qu'on ne sait pas
grand chose de la vie de Rachi, cet érudit juif troyen,
mort en 1105 et que le sujet fort savant ne prête pas beaucoup
à l'intrigue ni à la rigolade. Rachi a passé
sa vie à commenter le Talmud, ce code à moitié
oral qui gouverne la religion juive. Il était vigneron
et rabbin, vivait dans un monde hétéroclite et un
siècle cruel. Cela permit à l'auteur quelques digressions
modernes et savoureuses. Il avait même, ruse suprême,
fait parler un étudiant d'aujourd'hui et une érudite
du siècle de Rachi en relations virtuelles par-dessus les
siècles.
Les deux acteurs ont donc pu communiquer beaucoup et nous émouvoir
pour ces mystères dévoilés et cette conversation
étonnante.
L'auteure et la metteuse en scène firent étalage
de pédagogie et de talent pour nous faire entrer dans les
arcanes de ce monde ancien qui déroute nos habitudes iconoclastes.
On a pu remarquer le jeu sobre et efficace du jeune Ahmed Serend
dans le personnage de l'étudiant et celui de Danièle
Israël plus rehaussé de passion.
La pièce sera rejouée en février-mars 2006.
(1) Une intéressante exposition, Rachi et les Juifs de
Troyes au Moyen-Âge, se tient en ce lieu jusqu'au 4 septembre.
La Vie en Champagne a également édité un
numéro spécial sur Rachi.
J. L.
Vindovera, les coulisses du spectacle
Ils ont de quatre à quatre vingts ans et le temps d'une
soirée, ils vont devenir pour vous comédiens, figurants,
chanteurs, enchanteurs
Pour vous encore, ils vont aussi danser, chevaucher, jouer des
percussions, éclairer, sonoriser
Et bien sûr, si tout cela vous paraîtra naturel et
facile, c'est que de nombreuses heures de travail seront venues
à bout des hésitations et des doutes peu à
peu gommés au fil des répétitions.
Et n'oublions pas l'équipe qui a monté les décors,
les gradins, sécurisé l'espace scénique,
pendant que d'autres distribuaient des affiches, des dépliants,
vendaient des billets, participaient à des opérations
de communication ici ou là...
Et voilà constituée la grande chaîne du spectacle
où personne n'est indispensable, mais où l'on a
besoin de tous.
Et VINDOVERA, c'est tout cela plus le reste que je vous laisse
imaginer
Mesdames et messieurs les artistes, chapeau !
Gérard Fardet n
Bacchus, une histoire de la vigne en Champagne
15 - 16 - 22 - 23 - 29 - 30 juillet 2005 à 22 h 00
Château de Vendeuvre sur Barse
Restauration sur place dès 20 h 30
Une flûte (pleine de bulles) gravée offerte à
chaque spectateur
Adulte : 14 ¤
10 - 16 ans : 5 ¤
Enfants de moins de 10 ans : gratuit
Les FESTIVALS
Le genre festival a le vent en poupe. Le numéro de juin
de RCA mag en présente quinze du 19 juin à fin septembre.
Ville en musiques à Troyes se termine le 14 août.
Le 15e festival en Othe court la campagne du 13 au 23 juillet.
(voir D.A précédente). Appeler le 0810 73 93 18
ou réserver à la Fnac. Ceux qui sont au top du net
font : www.festivalenothe.org. On leur dit tout sur ce superbe
remue-méninges rural.
J.L.
Le TPC toujours créatif
Le Théâtre Populaire de Champagne a montré
cette saison quil était capable de créer des
pièces de qualité que nous avons signalées
à nos lecteurs pour leur engagement, leur modernisme et
la qualité de leur mise en scène. Ce sont «
En cas de meurtre » de Joyce Carol Oates et « Orgasme
adulte échappé dun zoo » de Dario FO.

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Le TPC conduit également
un atelier dart dramatique qui forme des acteurs pour lentrée
dans les écoles de théâtre nationales. Ce
sont ces artistes en herbe qui sont intervenus la semaine dernière
dans une comédie célèbre de Shakespeare «Le
songe dune nuit dété». La pièce
est une féerie dans laquelle tous les «coups»
théâtraux sont permis. La longueur du texte original
oblige à des réductions et des adaptations ce qua
réalisé Charles Charras avec bonheur. Pierre Fabrice
et Marie Hélène Aïn n ont pas hésité
à jeter leurs 14 comédiens dans cette galère,
autrement dit les entrailles de la folie, de lamour et de
la vie. Il y a des fées, des reines, des rois, des magiciens
qui font et défont les couples qui se raccommodent heureusement
au chant du coq. Sinon où irait la morale ? Non seulement
lensemble est mené rondement, mais des personnalités
théâtrales se dévoilent tandis que la musique
de Mikis Théodorakis enrobe le tout dans un peu plus de
grâce et de poèsie.
J. L
AVIGNON 2005
Depuis onze ans, l'ORCCA (Office Régional Culturel de la
région Champagne Ardenne) organise la présence de
compagnies théâtrales en Avignon. La région
est évidemment soucieuse de présenter dans un lieu
de qualité, équipé pour cela, (1) le travail
des artistes, mais aussi de favoriser l'insertion professionnelle
des jeunes équipes.
Avignon c'est la diversité des expériences artistiques,
du plaisir pour des milliers de spectateurs, mais c'est aussi
un marché pour les troupes qui tentent de vivre et faire
vivre de nombreux intermittents.
Cette année, pour la première fois, c'est un comité
d'experts qui a désigné les 5 compagnies de Champagne
Ardenne qui présenteront leur travail artistique en Avignon.
Il lui a fallu tenir compte d'un grand nombre de critères
pour respecter le travail créateur comme la diversité
des formes et des langages.
Les spectacles :
Vagabonde de Maria Ruggeri: Cie M.R Pourquoi Pas! de Langres.
C'est un voyage musical , féérique et poétique
qui permet de tester et chatouiller notre culture c'est-à
dire notre émotion. Maria Ruggeri est comédienne
chanteuse. Elle a navigué entre la comédie musicale,
le poème ou le pur théâtre. Christian Belhomme
l'accompagne.
L'Amour des mots de Louis Calaferte. La Cie Alliage Théâtre
de Reims est dirigée par José Renault qui dirige
la scène conventionnée de Vitry le François.
Calaferte est un auteur qui décrit la dureté et
l'absurdité du monde d'aujourd'hui dans un langage original.
"La souffrance de l'écriture", comme l'appelle
José Renault, pourrait peut-être être ccomparée
à une écriture sérielle, langage musical
essayant de casser la lmécanique classique de l'harmonie.
Il y a du Bekett, du Ionesco et du Tardieu dans cet auteur très
souvent mis en scène pour son humour, son cynisme ou son
exubérance.
Entendez-vous dans les montagnes de Maïssa Bey:Création
de la Cie "L'oeil du tigre" de Reims. La mise en scène
est de Jean-Marie Lejude. C'est une pièce sur la guerre
d'Algérie écrite par Maïssa Bey, "enfant
colonisée" dont le père, combattant du FLN
est mort sous la torture. "J'écris parce que l'écriture
est mon seul rempart, elle me sauve de la déraison..."
dit-elle. Le spectacle mêle images théâtrales
et images filmées.
Le Golem, inspiré de l'oeuvre de Gustav Meyrink par Pascal
Adam. La Cie Pseudonymo vient de Reims C'est un spectacle qui
met en jeu des marionnettes (concepteur, David Girondin Moab)
avec une scénographie de Muriel Trembleau. Cinq comédiens
masqués tentent de nous faire entrer dans le mystère
de notre existence.
La pièce sera donnée au Théâtre de
la M adeleine à Troyes dans la saison prochaine.
La mort au coin du bar de Joe Penhall, mise en scène de
Thierry Lavat. Cie Delthina, Comédie de Reims. Dans cette
pièce à 5 personnages, l'auteur montre le déséquilibre
de la société actuelle, celui du décalage
entre la "normalité" et la "marge".
LECTURES: Des textes théâtraux seront également
lus lors de cette saison, en particulier Tout Faut de Pascal Adam.
EXPOSITION: les Cent portraits photographiques de Gérard
Rondeau seront de nouveau exposés lors de ce festival.
Jean Lefèvre (2)
(1) La Caserne des pompiers.
(2) Notre directeur de publication est invité par la Région
Champagne-Ardenne à couvrir l'évènement.
Il est également membre du Comité d'experts de l'Orcca.
NDRC.
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