La dépêche
de l'Aube n°776 du Jeudi 5 août 2004 |
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Lettre de
Marie-George Buffet adressée au Premier Ministre |
La décision de la société Bosch-France,
suivie par les entreprises Doux et Solectron, de placer les salariés devant
lalter-native suivante : accepter un allongement de la durée du travail
sans contrepartie avec une diminution du salaire horaire réel ou subir
les conséquences dune éventuelle délocalisation provoque
dans lopinion une vive et légitime émotion, un choc. Elle
s'inscrit dans la voie ouverte par de grands groupes en Allemagne. Des deux
côtés du Rhin, elle est reçue, à juste raison, comme
un chantage. En effet, l'acceptation de ce recul social par les salariés
ne trompe personne. Elle s'apparente à une signature le pistolet sur la
tempe. La démarche de ce patronat rétrograde doit être
dénoncée et mise en échec. Le président de la
République a évoqué à ce propos "une pente glissante",
tout en renvoyant à la négociation. La Commission européenne
elle-même n'ignore plus la gravité du problème. Il convient
de passer de la protestation à des actes de transformation effective.
La responsabilité de votre gouvernement est engagée. Il faut empêcher
l'introduction dans notre pays de pratiques de dumping social rejetées
par nombre d'instances internationales, le Bureau international du travail particulièrement.
Il faut refuser le chantage des délocalisations. Les pouvoirs publics ont
les moyens de le mettre en échec et de soutenir des constructions novatrices.
Dans cet esprit, je vous demande, Monsieur le Premier Ministre, d'exiger de la
direction des entreprises concernées la suspension immédiate des
mesures décidées afin d'examiner sérieusement et de manière
contradictoire la réalité de la situation invoquée ainsi
que les solutions alternatives envisageables avec toutes les parties concernées,
particulièrement les comités d'entreprise. Je vous informe
que nous appelons les salariés, les élus, notamment locaux et régionaux,
en concertation avec les organisations syndicales, à intervenir dans ce
sens sans attendre pour enrayer cette spirale qui aggrave la fracture sociale.
S'agissant, par exemple, de la nécessité de baisser les coûts
si souvent mise en avant, il serait possible de le faire autrement qu'en baissant
le coût salarial des emplois, avec la baisse des charges financières.
A cet égard, nous proposons d'envisager la voie d'une baisse sélective
du taux d'intérêt des crédits bancaires pour l'investissement
des entreprises concernées. Plus

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ces entreprises s'engageraient à
maintenir ou créer des emplois avec les formations afférentes nécessaires
et plus le taux d'intérêt de ces crédits serait abaissé
avec une bonification par des fonds publics régionaux et nationaux.
Cette prise en charge publique d'une partie des intérêts pourrait
être systématiquement organisée, sans attendre, par la constitution
d'un Fonds national décentralisé pour l'emploi et la formation et
donc, déjà, par des Fonds régionaux. Ce Fonds national
pourrait être alimenté, notamment, par une ré affectation,
à cet effet, des quelque 18 milliards d'euros d'exonérations de
cotisations sociales patronales accordées prétendument au nom de
l'emploi. Ainsi on allègerait les charges financières pesant
si lourdement sur les entreprises, particulièrement les PME, contre l'emploi,
la qualification et la croissance réelle, au lieu de baisser les "
charges sociales " patronales qui, elles, sont utiles au développement
des salariés, de leurs familles, des entreprises et du pays. Puisque
des alternatives sont possibles, faute, de la part des directions concernées,
d'accepter une négociation de ce type, il conviendrait que les pouvoirs
publics exigent la restitution de tous les fonds publics locaux, départementaux,
régionaux, nationaux et européens accordés à ces entreprises.
En effet, la vocation de ces fonds provenant des impôts payés par
les citoyens est de favoriser le développement de l'emploi et des qualifications
et non les opérations de dumping social. Cela renvoie à l'exigence
de nouvelles coopérations et efficacités des gestions des entreprises
pour le développement industriel, des services, de la recherche-développement
au plan national, régional et européen. Cela renvoie encore
à une toute autre action de la Banque centrale européenne (BCE)
en vue du refinancement" de ces crédits à taux abaissé
pour l'investissement favorisant l'emploi, la formation et la coopération.
Il ne suffit pas, en effet, de déplorer, à juste titre, comme l'a
fait le Président de la République, l'absence de préoccupation
de la croissance de la part de la BCE, sans proposer des mesures efficaces de
réorientation fondamentale. . |
La
privatisation des services publics nest pas inéluctable dans lEurope
daujourdhui. Tout n'est pas une marchandise et ne peut pas
se vendre librement. La base de l'idéologie capitaliste, sous le nom de
libérale, veut -si on n'y prend pas garde- imprégner toute la société.
Il est temps de crier toujours plus haut et plus fort qu'il est des biens, des
valeurs qui ne peuvent pas, qui ne doivent pas être mis aux mains du marché.
C'est dans cet esprit qu'à l'initiative des élus(e) s républicains
présentés (e) s par la section du Parti Communiste de Bar-sur-Aube,
les élus (e) s au Conseil municipal de la liste d'opposition "Bar-sur-Aube
Autrement" ont déposé le vu suivant en faveur de la défense
du service public de l'énergie : «Le Conseil municipal réuni
le 30 juin 2004, souhaite que :
Les mesures envisagées actuellement ne soient pas une étape
vers la privatisation de lEDF-GDF. La recherche du profit à court
terme privilégiera les clients solvables au détriment des couches
populaires en difficulté. Partout où la fourniture dénergie
a été privatisée, notamment en Californie, en Italie, en
Espagne, en Grande-Bretagne..., la logique de rémunération des actionnaires
a conduit à augmenter les prix payés par les usagers, à réduire
lentretien des réseaux au détriment des impératifs
de sécurité, à remettre en cause les interconnexions...
LEDF-GDF garde son statut de service public. Les critères
de rentabilité sont incompatibles avec la notion même de service
public.
LEDF-GDF assure légal accès à lénergie
pour tous. Les zones rurales où montagneuses doivent bénéficier
du même ser-vice en prestations et coûts.
LEDF-GDF assure une bonne maîtrise des coûts et une péréquation
de ceux-ci. Lénergie nest pas une marchandise. Ouvrir ce
secteur à la concurrence entraînera une augmentation des coûts,
à linstar de la facture de la SNCF qui entre 2003 et 2004 grimpera
de 35%.
LEDF-GDF poursuive sa mission sociale. La solidarité, la
cohésion sociale et territoriale sont en jeu. Déjà des municipalités,
parfois via les CCAS, se substituent à la mission sociale dEDF-GDF.
Il est à craindre que les entreprises EDF-GDF, une fois dans son nouveau
statut qui conduit vers la privatisation, abandonnent toute mission sociale jugée
non rentable. En Ile de France, 1/3 des points daccueil ont dores
et 
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déjà fermés. Nous
connaissons tous les risques qui planent sur le point daccueil de Bar-sur-Aube
et les conditions dans lesquelles il fonctionne actuellement.
LEDF-GDF élargisse les critères dapplication du
tarif social. Pour que les plus démunis aient accès à
lénergie sans conditions ! Monsieur le Maire a repoussé
le débat sur ce voeu, sous prétexte que cela nétait
pas inscrit à lor-dre du jour alors quil venait de soumettre,
au vote du Conseil municipal, cinq points non inscrits à lordre du
jour, sans avoir au préalable demandé lavis des Conseillers
municipaux. Le fait que la ville de Bar-sur-Aube soit concernée par ces
questions, notamment à travers sa représentation au Syndicat Départemental
dElectricité de lAube (SEDA), où la taxe versée
par lEDF à la commune (52 859€ en 2003) na pas entamé
sa volonté de se retrancher derrière de faux prétextes. Cela
signifie en clair que la majorité au Conseil municipal sous la houlette
du Maire nest pas pour le service public de lénergie. Les
mouvements des agents dEDG et GDF nauront pas été vains
puisque sous leur pression, les députés ont laissé la possibilité
aux collectivités locales de rester sur le marché régulé
sans être obligées de passer des appels doffres (art. 28-A).
Le Sénat a quant à lui adopté un article encore plus clair
à ce sujet : «les dispositions du nouveau Code des marchés
publics ne sont pas applicables à lEtat et à ses établissements
publics, aux collectivités territoriales et à leurs établissements
publics, pour les cas où ces derniers nexercent pas les droits accordés
au titre III de larticle 22 de la loi de février 2004».
A propos du débat sur le projet de loi, signalons quun amendement
a été déposé pour supprimer la limite dâge
des présidents des entreprises publiques. Cest là du «cousu-main»
pour Francis Mer (65 ans) que Matignon aimerait voir prendre la direction dEDF
à lautomne. Sûrement pas pour faire une politique sociale de
gauche au sein de lEDF ! Le développement durable, dont on nous parle
beaucoup en ce moment, à besoin de réalités concrètes.
La notion de service public ne peut pas être exclue dun projet de
société véritablement au service de lhomme.
Bernard Grapotte
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Des
licenciements aux attaques contre la sécurité sociale à linstallation
des gens du voyage, les romillons souffrent Romilly mérite mieux que cela
! |
Des
riverains, des usagers de laérodrome de Romilly protestent contre
les nuisances engendrées par linstallation dune centaine de
caravanes sur le terrain de la base aérienne. Cette implantation
compte au moins 7 à 800 personnes. L'installation n'a pas été
programmée dans des conditions d'accueil et de sécurité suffisante.
D'ailleurs, malgré un plan départemental élaboré il
y a quelques années aucun progrès n'a été fait dans
son application. "Nous payons nos impôts, nous n'obtenons pas les installations
collectives pour nos enfants et nos jeunes et nous devons subir, disent les riverains,
des nuisances supplémentaires dont vous portez l'entière responsabilité."
En 2003, la question de l'implantation d'un terrain d'accueil pour les gens du
voyage, avait déjà soulevé de nombreuses protestations. Les
élus communistes avaient voté contre ainsi que les autres conseillers
municipaux. Pour des raisons qui semblent électorales, les élus
UMP du Conseil municipal soutiennent le Maire, Michel Cartelet, qui rappelons-le
a refusé l'implantation d'une zone d'activité économique
-proposée par Joë Triché- sur ces terrains et n'a même
pas assisté à une réunion départementale qui traitait
de cette question. Ils compatissent aujourd'hui pour les riverains. Mais il
faut savoir que les terrains appartiennent à l'Etat et que c'était
le Préfet de l'Aube qui avait donné l'autorisation aux gens du voyage
de s'installer sur le terrain de l'ancienne base aérienne. Les élus
UMP et François Baroin ne savent-ils pas que les Préfets sont nommés
par le gouvernement UMP de Jacques Chirac et de Raffarin et qu'ils ne font qu'appliquer
les décisions hiérarchiques ? Ils feraient donc mieux de s'adresser
à François Baroin, porte parole de l'UMP, vice-président
de l'Assemblée Nationale et qui a l'oreille de l'Elysée. Ils pourraient
ainsi 
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savoir les raisons qui les ont poussés
à ces choix aberrants et injustes : les gens du voyage à Romilly,
les usines à Nogent ! François Baroin affirme être contre
l'implantation du terrain, mais "son" préfet ordonne cette même
implantation. ça fait désordre ! Certes, le problème
d'accueil des gens du voyage n'est pas simple, personne n'en veut au pied de sa
porte, mais il faut que ce problème soit réglé au plus haut
niveau dans la concertation, pour trouver des solutions car ce problème
n'est pas complexe. Les élus UMP se disent les défenseurs des
Romillons, mais leurs amis ferment Barbara, Textile Essor, Mutextil, la Sorotex...
et licencient au groupe Olympia ? Que font-ils pour empêcher ces fermetures
et ces suppressions d'emplois ? On aimerait aussi qu'ils ne soutiennent pas
les attaques contre la Sécurité Sociale et les retraites, qu'ils
disent non à l'étalement de l'augmentation du SMIC sur 2005 et 2006
comme le préconisent Messieurs Raffarin et Sarkozy tout en encourageant
les fraudeurs fiscaux à rapatrier leurs capitaux sans les sanctionner.
Les riverains, les utilisateurs de l'aérodrome sont mécontents
et ils n'ont pas tort, mais ils vont aussi subir tous les mauvais coups de l'été
que leur réserve l'Etat UMP. Les communistes et leurs élus seront,
comme toujours, à leur côté dès lors que les protestataires
le souhaiteront. Ils rechercheront, avec eux, les solutions envisageables et les
soumettront aux Conseils municipal, général et régional.
Section de Romilly du PC
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Se rendre à
la fête en car à la fête de l'huma 2004... |
Comme chaque année, la fédération de lAube
organise des départs en car pour permettre aux auboises et aubois de se
rendre à la fête :
Le dimanche 12/09 : départ de Bar S/Aube à 5h30 (parking
Leclerc) Réservations : E. Pansard 03 25 27 16 15
Le dimanche 12/09 : départ de Troyes à 6h30 au siège
de la Fédération) et de Romilly à 7h15 (Bibliothèque
Mun.). Inscriptions & réservations au siège de la Fédération
du PCF: 03.25.73.43.40. Un copieux petit déjeuner est offert gratuitement
à larrivée au stand de lAube (retour vers 20 heures). |
Comparaison On a souvent comparé, par paresse intellectuelle ou
par pure méchanceté, le communisme et le fascisme. L'idée
n'est pas seulement fréquente chez les politiciens de droite, mais aussi
dans les livres d'histoire sous une forme plus ou moins atténuée.
Quelques nouveaux et soi-disant philosophes prêtent leur voix au concert.
` Faut-il rappeler des vérités essentielles ? Le fascisme c'est
une mauvaise idée qui a réussi. Le communisme c'est une bonne idée
qui a échoué. Pour le moment ! Le fascisme est une haine, le communisme,
un humanisme. Le fascisme veut détruire. Le communisme veut construire.
On pourrait faire l'éloge et même le panégyrique des communistes,
leurs sacrifices, leurs martyres. Mais ils ne furent aussi que des hommes et certains
avouent leurs défauts. L'historien Bernard Sobel qui est toujours
communiste (il y en a !) se déclare communiste égoïste : il
ne peut pas être heureux quand il voit un chômeur, un sans-papiers,
un pauvre à côté de lui. Alors, il essaie par tous les moyens
d'aider ces gens à s'en sortir, par égoïsme, pour être
heureux. L'égoïsme conduit le militant à la générosité,
c'est un individualiste philanthrope, un narcissique qui aime les autres.
Cet égoïsme-là, on en redemande. Malicette |
Notre camarade René GEORGES s'est éteint à l'âge de
79 ans. Les anciens l'ont connu et apprécié pour sa grande gentillesse
et sa disponibilité quand il habitait Bd Jules Guesde où il militait
à la cellule Langevin avec les Blanchon, les Lauby, Maurice Jailland et
Roger Clavier. C'est à cette époque que René et Georgette
connurent leur premier malheur de perdre un enfant dans l'incendie de leur immeuble
puis un second dans un accident. Georges fit partie également de la cellule
Paul Eluard aux Chartreux. René était charpentier et resta fidèle
à sa profession. La direction du PCF et de la Dépêche
de l'Aube adressent leurs condoléances fraternelles à son épouse
et à sa famille.
La Section de Bar-sur-Seine
a la tristesse de nous faire part de la disparition de notre camarade Raymond
GUERIN. Longtemps métallo dans la région parisienne, il était
désormais en retraite à Gyé-sur-Seine. Membre de notre Parti
depuis 1946, Raymond était aussi un fidèle abonné et lecteur
de l'Humanité et de la Dépêche, ainsi que son épouse,
notre camarade Jacqueline, que nous assurons de notre fraternel soutien
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Nogent
s/Seine : Laffaire Faurecia Laurent Levasseur
nous dit ses colères et ses espoirs |
Ce
28 juillet, les élus Nogentais étaient invités à délibérer
sur l'acquisition par la commune des anciens bâtiments de FAURECIA.
FAURECIA, ou BERTRAND FAURE, une des plus douloureuse et glorieuse page de
l'histoire de la commune, écrite par 236 salariés valeureux. Une
victoire exemplaire et historique, arrachée sous les projecteurs des plus
grands médias nationaux. Il y a même eu des échos chez nos
voisins européens ! Juillet 2000 / juillet 2004 !!! avec mon amie Françoise
Mériaux, nous n'avons pas manqué de rappeler à Gérard
Ancelin et sa majorité de droite qu'il y a 4 ans, à cette même
époque, les salariés de FAURECIA occupaient leur usine, menaçant
de brûler les machines. On se souviendra également de la " révolte
" du Maire de Nogent, hurlant sur le perron de l'hôtel de ville, aux
salariés qui venaient de l'arracher de son bureau : " Y'en a marre
des délocalisations " ! Nous étions à moins d'un an
des élections municipales, on n'a plus jamais vu Gérard Ancelin
et les siens aux côtés des salariés, dans la rue ou aux prud'hommes
Françoise Mériaux et moi-même avons remercié tous ces
salariés pour cette formidable leçon, et d'appeler les élus
de notre conseil à être fiers de ces femmes et de ces hommes qui
ont arraché des indemnités record à des patrons voyous sans
scrupules qui auront bien profité des faveurs de la commune et des différentes
collectivités territoriales
François, Colette, Nelly,
Soraya, Angel, Fred et tous les autres ont aujourd'hui leurs noms écrits
en lettres d'or aux côtés de Camille Claudel et Alfred Boucher autres
"stars" de notre cité ! Gérard Ancelin et sa majorité,
de même que l'autre soi-disant groupe d'opposition hier socialiste, ne nous
ont bien sûr pas suivis dans nos éloges, pressés qu'ils étaient,
eux, de tourner définitivement la page FAURECIA. Ils se sont empressés
d'effacer les graffitis peints il y a 4 ans sur la façade de l'usine ("
les 236 moutons se révoltent. BOUM ! "), avant même que le conseil
municipal n'ait délibéré sur l'acquisition des locaux
Les graffitis ont disparu, mais le message, lui, ne s'effacera jamais. Nogent
s/s est désormais une terre de révolte et de résistance aux
patrons voyous. Il se murmure même, qu'à l'initiative de syndicalistes
et de  |
salariés
des différentes entreprises nogentaises, se constituerait à la rentrée
un comité de vigilance, unique en son genre, qui saurait se mobiliser et
appeler à la mobilisation, chaque fois qu'il se passerait quelque chose
dans une entreprise, un service public, à l'hôpital ou à l'école
Affaire à suivre ! Mais les patrons Nogentais sont prévenus !
Ce 28 juillet 2004, c'était la seconde fois que nous étions appelés
à délibérer sur l'acquisition des anciens locaux de FAURECIA.
La première fois, c'était en 2001, Thierry Neeser, adjoint à
l'économie et aux finances, s'étalait dans la presse et nous promettait
150 emplois avec l'installation de l'entreprise PROTIME. Il y a bien eu plusieurs
délibérations, les patrons sont venus nous rencontrer, la majorité
de droite s'est même déplacée dans le Loiret, mais PROTIME
n'est jamais venu, et on n'a jamais su pourquoi
Mon amie Françoise
et moi-même avons voté POUR l'acquisition des bâtiments, tout
en expliquant que nous serions vigilants sur l'exploitation et la gestion de ces
locaux par la commune. Nous avons toujours affirmé que nous n'étions
pas d'accord avec les " usines relais ", parce que ce n'est pas à
la commune de prendre tous les risques à la place des banques, parce que
ces opérations se font toujours au détriment de la satisfaction
des besoins des Nogentais. La commune n'est pas une pompe à fric au service
du MEDEF, car pendant ce temps-là les façades de notre beau théâtre
s'effritent dangereusement, nous n'avons pas de salle polyvalente pour les évènements
familiaux, pas de navette gratuite pour nos séniors, rien pour les jeunes,
et on s'ennuie vraiment l'été à Nogent !!!! Et qu'est
devenu le million de francs de l'époque, promis par FAURECIA à la
commune pour la réindustrialisation du site ? Et combien de salariés
(très peu) ont retrouvé un travail ? FAURECIA a changé
NOGENT, FAURECIA a changé les Nogentais, l'ombre de FAURECIA planera toujours
sur notre commune, et les 236 fantômes de hanter les nuits de la Droite
municipale et des patrons Nogentais |

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Jean
Lefèvre, invité par la Région Champagne-Ardenne, continue
à donner son point de vue sur les spectacles de la Caserne des Pompiers.
ANATOLE FELDE La pièce la plus étrange fut donnée
en Avignon par la Cie Théâtre-Théâtre (1) C'est une
histoire simple, tragique et sordide propre à révolter les braves
gens. Mais on peut tout aussi bien ranger ça dans l'humour brut comme l'auteur
Hervé Blutsch en a pris le pli (2). Bizarre encore le fait que la pièce
ne soit qu'un prétexte à chansons, sons et contorsions musicales.
Les faux acteurs sont de vrais musiciens montés sur scène pour parodier
la tragédie de ce pauvre Blutsch qui se fait jouer au sens instrumental
et vocal. C'est donc un concert plus qu'une représentation théâtrale,
mais on en sort ébloui, déridé, subverti. Le metteur
en scène (en jeu), Serge Added, a mis sa femme en vedette, comme Jeanne
Hachette sur les murs de Paris. Jeanne Added chante en se riant du haut en bas
du rempart de la tessiture, avec une voix sortie d'une bombarde ou d'une volière,
infligeant des volées de bois vert à Romain Piot , batteur et beau
coupeur de temps en quatre ou Claude Whipie, guitariste, économe d'envolées,
mais étonnant placeur d'accords de guingois. Ces trois là ne caressent
pas la musique dans le sens du poil rock. Ils jubilent dans une invention collective
à trois voix, un Bach, plutôt Bach et Laverne, et qu'est-ce qu'on
se marre avec le fumet du jazz dans les oreilles tandis que la douce (en apparence)
Jeanne me rappelle Mimi Perrin des Double-six avec ses trémolos acides
et dadaïstes, ce féroce free-jazz muselé et ces envolées
de Calas-nikov. Le spectacle a bien d'autres étonnements à
revendre, les voix off, l'utilisation de la vidéo, la machinerie moderne
du théâtre. On en ressort regonflé, repoètisé,
réenfanté grâce à Serge Added qui invente un nouveau-théâtre
, une sorte de concert animé qui va bien au monde que nous vivons, angoissant
mais pas agonisant, roboratif même, machine à mieux respirer et à
mieux vivre. Jean Lefèvre
(1)
Théâtre-Théâtre travaille sur le comique avec des pièces
comme "feydeau" ou Kvetch de Berkoff. (2) Né à Paris
en 1967 mais globe-trotter du succès, il a écrit des pièces
ingénieuses d'une logique forcenée (La gelée d'arbre, Ervart
etc.)
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HEIMAT (1)
L'art est un moyen de se bat-tre avec le démon de ses profondeurs. Julika
Mayer (2), une apparente frêle jeune femme s'en prend à un transat
dans lequel elle a projet d'habiter. Mais comme la pomme de Picasso, il ne se
laisse pas faire le transat, il a plusieurs tours dans son sac le transat, il
tourne et se retourne et Julika n'obtient de lui que des résidences éphémères,
dessus, dessous, dedans, dehors. On suit ses pérégrinations avec
surprise et crainte car les transats sont remplis de pièges, de pinçons
et de pensums qu'évite gracieusement l'artiste. Dan-seuse, contorsionniste,
baladeuse des interstices, nomade du no man's land, exploratrice d'espace, Julika
nous conte son histoire d'amour avec un transat, écrit son concerto pour
baigneuse et chaise longue. Spectacle surprenant, original et qui se termine
par un Lied de Schubert, la Belle Meunière. Julika veut-elle retourner
au pays (vers l'Heimat), ou bien rappeler le paradoxe toujours présent
chez ce compositeur d'un univers clos et d'un appétit romantique d'espaces
imaginés ? Belle schubertiade en tout cas, poésie pour théâtre
de poche, turbulences intimistes et raffinées. .Jean
Lefèvre (1) En allemand "patrie"
mais aussi lieu où l'on habite. (2) Julika Mayer et Renaud Herbin ont
fondé à Rennes la Cie "Là Où", marionnette
contemporaine. Ils ont monté 4 spectacles dans le cadre du Festival mondial
de la marionnette à Charleville-Mézières.
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Festival en Othe André Minvielle. |
Le Festival
en Othe a connu cette année encore un beau succès populaire. Outre
«La Belle Hélène» à Tonnerre, Tri-Yann, Mano
Solo ou Marcel à Aix, de nombreux spectacles ont honoré la chanson
française dans la joie et la diversité. Cet artiste baroque
est tout à fait en phase avec notre époque furieuse. André
Minvielle chante, rappe, jazze, onomatopète, patoise, triture des objets
vagues, rendus vivants et bruyants qui lui servent de catalyseurs pour démarrer
son alchimie de mots et de musiques. Cet homme-orchestre des temps modernes refuse
l'esclavage de tout, en particulier de la guerre, de Bush, de Raffarin, de la
télé, du plan Marshall, du MEDEF, de ceux qui tuent la diversité,
la richesse, les intermittents, la vie quoi. Il a longtemps été
le compagnon de route de Bernard Lubat, ce fou-jouant, épatant d'inventivité
citoyenne et lutteuse. Dans le beau cadre arboré du Théâtre
Léo Ferré de Saint-Florentin, André Minvielle a chanté
les valses musettes virtuoses de Privat, Muréna ou Viseur et ce fut un
tour de force et de valse. L'accordéoniste à anche libre (1) a frissonné
dans son coin. De quoi, de quoi, il a des lames en place de cordes vocales ce
type. |
Ce type parfait
de voyou à voix, genre Rimbaud en goguette, fut accompagné par un
artiste superbe qui tirait de son accordéon des sons inédits, inouïs
devrais-je dire. Le gros musette qui tache en prend un sacré coup car Lionel
Suarez refuse toute référence au style Vert-chu, imitant plutôt
les Barboza, Galliano, Sivuca qui font grogner, braire, chanter leur monture,
la secouant dans une technique appelée bellow-shake, et triturant les basses
à la manière d'une formation complète de tubas. Tout
cela fut superbe même si l'ensemble n'était pas au mieux de sa cohérence
et laissait un goût d'inachevé. C'est le cactus de l'impro après
tout. .
Jean Lefèvre
La semaine prochaine : les Trapettistes à Migennes (1) Laccordéon
et lharmonica possèdent une lamelle dacier fixée à
un bout. Ils sont dits à anches libres
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